Debesh Goswami

Le corps est au centre du travail de Debesh Goswami. Pour cet artiste indien résidant en France, le corps en question – le sien, en l’occurrence – est aussi, forcément, un corps étranger, en dépit de l’aspiration universelle dont il est la véhicule. L’étranger, pour les occidentaux, se révélerait dans la connaissance de Debesh Goswami de certaines techniques indiennes, en particulier le yoga, qui prouvent la sensibilité du corps ; l’ambition méta-physique repose sur l’oubli du corps dans le but d’atteindre un état de grâce spirituelle, d’où la teneur contemplative du travail de Debesh Goswami, et son recours à des substances les plus simples, telles la que, la cendre ou la farine. L’aspect terrestre de ces substances et le fait qu’elles forment une seconde peau éphémère sur le corps qu’elles recouvrent, est une condition préalable à « l’aura » supra-terretre, souffle ou respiration d’une absence, qu’il souhaiterait que ces traces, conservées sur photographies et vidéo, suggèrent.

The body is at the centre of Debesh Goswami’s work. For this Indian artist who lives in France, the body in question (his) is also, necessarily, a foreign body, despite the universal aspiration for which he is the vehicle. The foreign aspect, for Westerners, is revealed in Debesh Goswami’s knowledge of certain Indian techniques, especially yoga, which demonstrate the sensitivity of the body; its méta-physical ambition rests on the idea of forgetting the body in order to attain a state of spiritual grace. Hence the contemplative aspect of Debesh Goswami’s work, and his recourse to very simple materials, such as mud, ashes and flour. The earthly aspect of these substances, and the fact that they form a second skin on the body they cover, is a preliminary requirement for the supra-terrestrial aura, breath or respiration of an absence, which he would wish these traces, preserved on video or photographs, to suggest.
Deepak Ananth, commissaire de l’exposition Indian Summer à l’Ecole des Beaux-Arts (Paris, 2005)